La beau est souvent une notion comprise comme subjective. Mais elle est aussi parfaitement normée au regard par exemple des sociologues. En philosophie par contre, le beau est plutôt défini comme une qualité formelle provoquant une vive satisfaction. Ainsi, la beau vu par le prisme de l’esthétique classique, c’est la conjonction de critères que sont la perfection, l’harmonie et la mesure.
Perfection, harmonie et mesure : Définitions
Commençons par définir ces trois termes qui se rattachent à la notion de beauté.
Qu’est-ce que la perfection ?
La perfection est souvent considérée comme un objectif inatteignable, quelque chose que nous ne pouvons jamais espérer atteindre. En pratique, la perfection peut être définie comme la condition, l’état ou la qualité d’être exempt de tout défaut ou vice. En d’autres termes, il s’agit de la norme idéale à laquelle les choses sont mesurées. Mais il est important de se rappeler que la perfection est relative. Ce qui peut être considéré comme parfait par une personne peut ne pas l’être par une autre.
Qu’est-ce que l’harmonie ?
Il est assez intéressant de faire ici référence à la musique, puisque le terme est employé dans cet art. En musique, l’harmonie fait référence à la combinaison de notes pour créer un son agréable. La forme la plus simple d’harmonie est un accord de deux notes, bien que des accords plus complexes soient également possibles. L’harmonie peut être créée en jouant plusieurs notes simultanément, ou en tissant ensemble différentes lignes mélodiques. Dans la musique occidentale, l’harmonie est souvent basée sur des progressions d’accords dans lesquelles une série d’accords est jouée en séquence. Ces progressions peuvent créer un sentiment de mouvement et d’élan vers l’avant, propulsant la musique vers l’avant. L’harmonie peut également ajouter de la richesse et de la texture à un morceau de musique, le rendant plus intéressant et plus nuancé.
En philosophie (Vous avez remarque que le Général Ouille se mêle de gloser parfois sur le sujet), l’harmonie est souvent utilisée pour désigner l’accord entre différents éléments. Cela peut inclure l’accord entre différentes parties du soi, comme l’esprit et le corps, ou entre différents individus. L’harmonie peut également être utilisée pour décrire l’équilibre entre différentes forces, telles que celles du bien et du mal. Dans certains cas, l’harmonie peut également faire référence à l’état d’être idéal dans lequel tous les éléments sont en parfait alignement.
Qu’est-ce que la mesure ?
Ayons ici un sujet pour répondre à cette question. Ainsi, une approche possible de la mesure consiste à se concentrer sur les propriétés d’un objet. Par exemple, une chaise peut être mesurée par sa hauteur, sa largeur et sa profondeur. Une autre approche consiste à se concentrer sur la fonction d’un objet. Une chaise peut être conçue pour s’asseoir, sa mesure sera donc sa capacité à supporter le poids d’une personne. Au fond, la chaise est l’objet idoine pour s’asseoir. Il réside en elle la beauté de sa fonction.
Quel impact culturel dans l’expression du beau
Le beau, c’est quelque chose de plus large que la beauté. En intégrant d’autres critères au beau, il est possible de lui donner un sens beaucoup plus grand que la beauté définie en un lieu une époque, une famille. Les conditions socio-culturelles, les apprentissages d’un enfant déterminent pour partie sa conception du beau. Mais d’où vient son apprentissage alors ? De ses parents certes, mais aussi de l’influence socio-culturelle de son époque. A l’époque romantique, il était possible d’ajouter d’autres critères au beau dont l’étrange, le bizarre, le laid même...
Les oppositions autour de la notion beauté
Bien que certaines études sociologiques montrent que la beauté d’un visage par exemple a un caractère universel (au sens ou une communauté entière peut s’identifier à elle), l’harmonie pouvant être mise en pratique sans l’esthétique et par exemple le maquillage de vos yeux verts, la beauté a longtemps fait l’objet de réflexions opposées. A ce titre, est-ce l’objet lui-même ou la représentation qu’il suggère à l’œil de celui ou celle qu’il observe qui permet de provoquer une forme de satisfaction ? La question reste en suspens. La beauté révèle t-elle par exemple une harmonie et un équilibre qui la détermine ? Une fractale peut-elle symboliser le sentiment que cela représente ? Pas forcément.
Une approche Nietzschéenne pour ouvrir le sujet de la beauté
La lecture de la Naissance de la Tragédie (le premier livre de jeunesse de Friedrich Nietzsche) nous permet par exemple de voir s’opposer deux figures mythologiques opposées. Apollon, celui de la beauté et de l’équilibre, Dionysos, dieu du vin et de l’ivresse. Au travers de cette opposition permettant à l’être de supporter son existence, la musique si chère à l’auteur tient une place centrale dans notre présente réflexion : Sont-ce les sons en envolées lyriques, élégiaques et moins académiques d’un Rachmaninov qui nous émeuvent au point d’y comprendre le sens de la beauté ou sont-ce les symétriques imagées classiques d’une œuvre de Léonard de Vinci, l’Annonciation par exemple, qui favorisent l’interprétation de la notion ? Le cœur et l’âme ? La raison, moins sûr ? L’ensemble ? Possible. Nous vous laissons juges…
X.D.