Si vous cherchez un dépaysement à proximité de la région parisienne, La Ferté-Vidame en Eure-et-Loir est un lieu propice à un repos mérité. Petit village de moins de 700 âmes, La Ferté-Vidame n’en demeure pas moins un lieu hautement culturel de la région, à la frontière du Perche (à l’orée de la forêt d’ailleurs). Le château de Saint-Simon reste l’attrait majeur des touristes et son parc un délice pour les yeux. Zoom sur une petite bourgade à moins d’une heure de Chartres et sa cathédrale.
Saint-Simon, figure de La Ferté-Vidame
Le Duc de Saint-Simon hérita du domaine du château de son père en 1693. Mémorialiste célèbre de la cour de Louis XIV et de la Régence,
Louis de Rouvroy de Saint-Simon était particulièrement critique à l’égard des personnalités de son temps.Il hérite de son père du château du village et devient ainsi l’un de ses plus prestigieux propriétaires au travers des âges. On peut également citer comme propriétaires du domaine le marquis de Laborde et Louis-Philippe, Roi des français.
Au détour des rues et de leurs noms, vous trouverez de nombreux témoignages de sa présence au sein du village. Il existe même un musée qui retrace un peu son existence et son enfance mal connue des historiens.
Le domaine départemental de la Ferté-Vidame, son parc et châteaux
En ruine de nos jours, le château de Saint-Simon fut à la Révolution Française saisi et vendu aux enchères. Il était à l’époque la propriété du cousin du roi et tomba dans les mains d’un promoteur révolutionnaire du nom de Jean Cardot Villiers. Pour des raisons de profits, ce dernier démonta les belles pierres et les bois de construction de l’édifice.
Le petit château (situé en face de l’église Saint-Nicolas) servait originellement d’écuries et Louis-Philippe, que l’on voit encore sur une pancarte de la mairie (Place du marché) les agrandit et les aménagea en résidence d’été. Ce petit château fut habité jusqu’en 1945 et deviendra par la suite un centre de réinsertion de femmes détenues avant d’être repris par le département d’Eure-et-Loir.
Des origines du château à ses ruines actuelles
Si l’on remonte le temps, on trouve trace d’une première forteresse sur l’emplacement de l’actuel château en ruines par Hugo de Ferteia (985). En 1635, Claude de Rouvroy de Ruffec Duc de Saint-Simon et Pair de France s’y installe ; Il est à l’époque le conseiller du Roi.
En 1764, Jean-Joseph De Laborde, un banquier de la cour, acquiert le château et construit celui que l’on peut encore observer de nos jours (en ruine).
En 1784, le duc de Bourbon Penthièvre et cousin du Roi, exige La Ferté-Vidame. En 1798, le révolutionnaire Jean Cardot-Villers achète le château en s’endettant. En 1826, Louis-Philippe transforme les écuries en résidence d’été mais la Révolution de 1848 stoppe la restauration de l’édifice.
En 1872, le baron Léon de Dordolot acquiert le domaine et y développe particulièrement la chasse à courre. En 1938, c’est le famille Michelin qui fait acquisition de la plus grande partie du domaine ; Les centres d’essais de Citroën y sont installés. Enfin, en 1991, l’État cède le château au département d’Eure-et-Loir ; Ce dernier entreprend des travaux pour rendre accessible le lieu au public et touristes.
L’office de tourisme est à l’entrée du domaine et du parc. Les grilles menant au château sont ouvertes d’Avril à octobre de 9h à 19h et de novembre à mars de 9h à 17h. De belles balades dans les bois sont possibles également à partir de ce point de rencontre, bottes à prévoir en cas de pluie !
Église Saint-Nicolas et autres lieux à découvrir à La Ferté-Vidame
A deux pas de l’entrée du domaine du château en ruine, vous trouverez une merveilleuse église. Il s’agit de l’église Saint-Nicolas. Saint-Simon ainsi que sa femme Marie-Gabrielle y furent inhumés. A l’entrée, vous trouverez une plaque précisant un peu l’histoire du village et de son église. Si le bourg de la Ferté-Vidam tire son nom du latin Firmitas Castrum signifiant villa fortifiée appartenant au vidame, son église primitive existait déjà dès le XIIème Siècle. On la troue ainsi mentionnée dans une charte datée de 1136 sous le nom de Ecclesia Sancti Nicolai de Firminitate. Sous l’Ancien Régime, la cure qui était à la collation de l’abbé de Saint-Vincent-des-Bois devint une annexe de la paroisse de Lamblore. Il s’agit là d’une situation particulière d’un chef-lieu de châtellenie relevant d’une paroisse rurale s’expliquant par le détachement de la paroisse primitive autour du château.
Lorsque Saint-Simon fit reconstruire l’édifice afin d’effacer toute trace de protestantisme, il créa ainsi un lieu cultuel de style classique par sa composition homogène et ordonnancée, l’église étant bâtie selon un plan en forme de croix latine.On dit ainsi qu’elle fut inspirée des dessins du célèbre architecte italien Adrea di Pietro Palladio dont le duc de Saint-Simon avait apporté les croquis d’Espagne.
Subtile mariage de la pierre et de la brique, cette église reste fort majestueuse et la façade est élevée selon le schéma à l’italienne. On voit ainsi des pilastres à bossage, une superposition des ordres, un fronton et des volutes. Les armes de la famille étaient également visibles sous l’Ancien Régime au niveau du fronton. La tour-clocher, de plan carré, jouxte l’église dans la partie nord et est coiffée d’un dôme surmonté d’un lanternon. Dans le clocher, des travaux récents sur les deux cloches de 1762 et 1813 ont été entrepris.
Avec l’élan révolutionnaire, les caveaux de Saint-Simon et de sa femme furent saccagés et les dépouilles envoyées à la fosse commune. C’est la plus belle église baroque du département, à n’en pas douter. Elle fut construite sur les ruines d’un Temple protestant sur la demande de Claude de Rouvroy Duc de Saint-Simon en 1658-1659.
Les commerces de La Ferté-Vidame sont assez nombreux pour un tout petit village. Ainsi, sur l’axe passant (la D941 ou rue Jean-Joseph De Laborde), vous trouverez de nombreux commerces allant du bar à vin, au bistrot-tabac, de deux boulangeries et un traiteur à un salon de coiffure.
Il existe enfin une pharmacie et une banque à proximité de la mairie. On trouve également un office notarial, une petite boutique d’alimentation ainsi qu’une boutique de souvenirs/jeux/fleurs et ustensiles. Enfin, il est possible de se restaurer via une brasserie. Un petit marché est disponible le jeudi et le dimanche de 8 heures à 13 heures sur la place de la Mairie (Louis-Philippe).
X.D.