Contrairement à son homologue le Gambit Dame, le King’s Gambit ou Gambit du Roi n’est pas très joué à haut niveau . Mais ce constat n’a pas toujours été le cas et l’on retrouve notamment de superbes parties au 20ème siècle, songeons par exemple à certaines confrontations avec Boris Spassky et Bobby Fischer. Plus récemment encore, le Gambit du roi a trouvé quelques sources d’inspirations et de nouvelles idées dans les mains de joueurs comme Nigel Short Particulièrement surprenant sur les débuts classiques, il peut révéler également un intérêt pour les joueurs de blitz Petit tour d’horizon de cette jolie et ambitieuse ouverture romantique
Le Gambit du roi aux échecs, qu’est ce que c’est ?
Là encore, à l’instar d’une partie espagnole ou d’une partie italienne, nous entrons dans les débuts ouverts aux échecs Avec le coup 2.fa, le début d’un gambit qui signifie « sacrifice », on s’imagine déjà attaque sauvage, sacrifice dans tous les sens avec un objectif clairement affiché : Attaquer à tout va le roi adverse. Beaucoup de joueurs considéreront aussi probablement parfois à tord que le King’s Gambit amène inlassablement vars une finale. Fondamentalement irrationnelle, cette ouverture remontant au 19ème siècle ressort régulièrement sur l’échiquier plutôt sur des coups de sangs de la part des joueurs mais si toutes les attaques potentielles ultra-agressives peuvent être neutralisées, il s’agit pour le joueur amateur, débutant ou fantasque, d’en comprendre le sens et toute la panoplie car difficile de sortir des lignes déjà bien parcourues que ce soit pour les blancs ou pour les noirs. Voici comment commence le Gambit Roi : 1. e4 e5 2. f4 !? avec de nombreuses variantes présentes dans le code ECO de C30 à C39.
Les idées fondamentales de 2. f4 dans le King’s Gambit
Dans la position vue plus haut, 2.f4, les blancs posent directement une question aux noirs, et c’est assez rare pour le souligner car cela se joue au second coup. Prendre, pas prendre ? La partie va-telle rentrer dans un gambit accepté ou un gambit refusé ? Déjà les noirs doivent répondre à cette manœuvre sur un pion latéral, qui plus est celui du roi blanc, le plus faible en théorie. Fondamentalement, les blancs vont :
Tenter d’échanger un pion de l’aile contre un pion du centre pour obtenir une majorité centrale et un centre presque idéal très rapidement. Ce type de manœuvre est tout à fait homologue à celui du Gambit Dame ou d’une sicilienne également. D’autre part, après la prise soit par 2. … exf4 ou encore 3. fxe4, une magnifique colonne semi-ouverte apparaît avec l’idée par exemple de roquer très vite pour aligner une tour sur le petit roque adverse… Si les blancs réussissent à prendre le pion f4 noir (Gambit accepté), pousser leur pion d4 et roquer, le tableau semble magnifique. De même, le placement du fou en C4 pour viser f7 vient parachever une idée fondamentale des échecs tactiques : Attaque le Roi et le roque adverse de manière générale.
Mais ce schéma intéressant d’ouverture est potentiellement très vite contré par les noirs. En refusant le gambit par exemple, les noirs peuvent placer leur fou en 2. …Fc5 avec l’idée de tenir une très jolie diagonale et empêcher le roque rapide. G5 pour protéger le pion f4 et laisser fermée la fameuse colonne évoquée plus haut est aussi une belle opportunité. Là, de belles possibilités de gains de temps existante. Bien entendu, la poussée libératrice d5 est aussi très rapidement jouable.
Gambit du roi refusé ou accepté ?
Pour les noirs, rentrer dans l’acceptation du Gambit amène des complications qu’il vous faudra tester par ordinateur. On peut même se retrouver avec des parties complètement folles ou des miniatures expresses. La plupart des joueurs d’un bon niveau joueront pour réfuter assez vite le Gambit du roi refusé, voire par exemple 2. f4 Dh4 !?
Dans cette position, les blancs n’ont pas beaucoup de solutions autres que repousser par le simple coup de pion 3.g3 Intéressant aussi le début Fischer qui est pratiqué encore à très haut niveau avec d6.
Le gambit Roi accepté peut conduire également à une sur-enchère de la part des blancs : Le Gambit du Cavalier.
Gambit du Cavalier : Variante du Gambit du Roi accepté
Impossible ici de tout voir sur le Gambit du Roi. Intéressons-nous dans l’acceptation au Gambit du Cavalier qui est particulièrement fun et sympathique dans les Blitz :
Après 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Cf3, les Noirs jouent 3… g5 avec l’idée de chasser par 4…g4 le cavalier qui contrôle h4 et évite sinon DH5 et en partie la variante écossaise. Cette défense fut jouée quasi tout le temps en réponse au gambit du cavalier au cours du siècle romantique. Les blancs ont une préférence pour le fou menaçant f7 4.Fc4 !?
Si le Gambit Lolli est réfuté (4… g4 5. Fxf7+ Rxf7 6. Ce5+), Les blancs préfèrent de loin le Gambit Muzio. 5. 0-0, sacrifiant un cavalier pour une avance de développement et joué de long en large par de nombreux joueurs d’échecs. Il peut suivre ainsi par exemple 5… gxf3 6. Dxf3 Df6 7. e5 Dxe5 8. d3 Fh6 9. Cc3 Ce7 10. Fd2 Cbc6 11. Tae1. Les noirs ont un cavalier de plus, c’est évident, mais aussi un important retard de développement qui peut leur coûter très cher :
Avec un très fort alignement des tours sur les colonnes e et f, une diagonale a2-g8 blanche et un bel avantage de développement.
Pour compléter ce sujet et rentrer dans de l’analyse complète avec réfutation de ces développements, nous vous proposons de voir une vidéo particulièrement complète sur la réponse 4..g4 :
X.D.