Site icon Ouille

Sophrologue : Quel est ce métier ? Histoire et définition

Sophrologue : Quel est ce métier ? Histoire et définition

La sophrologie est une discipline qui remonte à loin. De tout temps, la parole a fait usage pour soulager les souffrances du corps et de l’esprit : Des philosophes aux psychothérapeutes, des chamans aux sophrologues, le trait d’union est large en la matière. La littérature et les textes anciens remontés jusqu’à nous évoquent parfois des passages où un mal est guérit par des incantations, de la parole et quelques plantes…

Qu’est-ce qu’être sophrologue aujourd’hui ?

Un ou une sophrologue, avant d’être un métier assimilé au professions libérales, c’est tout simplement une personne qui pratique la sophrologie, qui est une méthode de traitement des maladies psychiques et des états de douleur basée sur les changements de conscience. Proche de l’hypnose, la sophrologie en est également le pendant historique comme nous le voyons plus loin.

La « préhistoire » de la sophrologie

Si l’orient a joué un rôle majeur dans l’avènement de méthodes de relaxation, par le yoga, le zen  ou le bouddhisme, c’est avant tout parce que culturellement et traditionnellement ces pratiques apprennent à modifier l’état de conscience par la posture. Mélange de mysticisme nécessaire et symbolique au service du mouvement, l’action est ici psychologique sur le corps.

Au 19ème siècle, l’hypnose apparaît dans notre occident mais déjà au début du 20ème siècle, on peut constater une certaine désaffection pour celle-ci, notamment en raison de son caractère directif et dépendant. Des méthodes de relaxation émergent alors, notamment sous l’impulsion de deux personnalités qui ont marqué le vingtième siècle : Johannes Heinrich Schultz, un psychiatre allemand qui développera en 1932 le training autogène et Edmund Jacob, américain, qui à partir de 1940 émet le lien simple psychologique entre tension musculaire et tension mentale.

L’apport fondamental de son fondateur : Le professeur Alfonso Caycedo

Alfonso Caycedo a créé quelque chose de spécial lorsqu’il a fondé la sophrologie dans les années 1960 : un mélange de psychiatrie, de neurologie et de psychologie qui mettait fortement l’accent sur la prévention des maladies mentales grâce à des études sur le cerveau, tout en examinant les causes de l’apparition de troubles tels que la schizophrénie ou la maniaco-dépression. Voici son parcours :

Psychiatre né en 1932 à Bogota en Colombie, Alfonso Caycedo fait ses études de médecine et se spécialise en neuropsychiatrie en Espagne. Exerçant à Madrid, il utilise l’une des techniques liées à l’époque vue plus haut : L’hypnose bien entendu mais aussi les médiations psychotropes, les électrochocs, les comas insuliniques provoqués.

Mais il souhaite progresser lui-même dans son approche du patient et se fait admettre chez le Docteur Ludwig Binswanger, non seulement psychiatre, mais aussi phénoménologue. Son rapport conceptuel change en matière d’approche du malade. La phénoménologie est en effet au sortir de la guerre un pendant majeur de la philosophie (Sartre, Heidegger évidemment). Initié dans les années soixante au yoga, au zen et au bouddhisme par un voyage prolongé en Orient, il améliore son étude des modifications des états de conscience.

Alors qu’il vivait en Espagne (1964), le psychiatre López-Ibor (son maître) a encouragé Alfonso Caycedo à rencontrer le psychiatre suisse Ludwig Binswanger. Cet homme avait adapté la méthode phénoménologique de Husserl à la psychiatrie. L’œuvre de Husserl permet une approche philosophique utile pour étudier la conscience humaine. Cependant, lorsqu’il s’agissait de traiter des patients, il n’y avait aucune technique ou méthode pratique pour Caycedo.

Caycedo part en périple à la découverte des techniques orientales

Au Tibet, il apprit la méditation. Au Japon, le zen.

Il revient enseigner la psychiatrie de 1966 à 1978 dans la clinique de Barcelone. C’est bien dans la capitale catalane qu’il se met à nommer les choses : La « conscience sophronique » est ainsi pour lui « un nouvel état de conscience qui se caractérise par sa nature sereine, positive, porteuse de valeurs mais que l’on doit conquérir ».

Dans les années 80, retournant en Colombie, il se met en quête de créer la sophrologie sociale afin de mettre au point une méthode utilisable en groupes importants, transmissible, économique avec des principes simples et solides praticables par toute personne valide.

Vers la fin des années 80, il restructure son école autour de valeurs afin d’enrichir sa méthode, notamment via la relaxation dynamique et crée en 1990 la sophrologie Caycedienne.

Les écoles de sophrologie caycediennes et les autres

L’impact de Caycedo est considérable mais il faut noter que d’autres méthodes en sophrologie sont apparues, la psycho-prophylactique initiale de la sophrologie permet aujourd’hui de faire des études dans différents courants de sophrologie. De ce fait, et bien que les sophrologues caycediens soient assez reconnus, notamment du fait de leur statut de profession libérale non réglementée, vous pourrez facilement trouver d’autres approches dans la conception de la conscience, du langage, des principes d’actions, de l’approche psychologique ou encore de la phénoménologie.

X.D.

Quitter la version mobile