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Ours des Pyrénées : Pourquoi lâcher deux femelles slovènes ?

Ours des Pyrénées : Pourquoi lâcher deux femelles slovènes ?

Première annonce, premiers coups de griffe. Deux femelles slovènes grossiront début octobre la population d’ours des Pyrénées.  Une mesure du « plan ours » lancé par Nicolas Hulot puis confirmée par son successeur François de Rugy à peine installé dans le fauteuil de Ministre de la Transition écologique. Côté éleveurs, la grogne et les menaces ne se sont pas faites attendre.

Laissons la polémique de côté pour s’intéresser à la finalité de cette mesure. Pourquoi lâcher deux femelles et plus précisément dans le Béarn ?

43 ours d’origine slovène dans les Pyrénées

Le massif pyrénéen comptait l’an passé 43 plantigrades répartis sur deux foyers de peuplement selon l’association ADET-Pays de l’Ours. Les Pyrénées centrales abritent 20 adultes et 14 jeunes qui se partagent une zone de 4100 km2. Pour 2018, les associations prédisent entre 8 et 10 naissances.

Deux ourses slovènes seront bientôt relâchées dans le Béarn.

Deux mâles, Cannellito et Néré, vivent dans les Pyrénées Occidentales. La mesure de la discorde vise à briser leur isolement et renforcer la variabilité génétique de la souche pyrénéenne. Voilà la tâche qui attendra ces deux ourses slovènes attendue au début de l’automne.

Stabilisation du nombre d’attaques sur les troupeaux

Les deux ont bien tenté de migrer. Repéré dans le Val d’Aran au cours de l’été 2017, versant espagnol des Pyrénées centrales, Néré est finalement revenu dans la partie occidentale. Cannellito s’est quant à lui aventuré  dans le Luchonnais avant de revenir sur ses pas. Aucun n’est parvenu pour autant à rencontrer de femelles. L’introduction de deux ourses s’avère donc vitale.

Pour l’heure, la date et le lieu exacte de la réintroduction sont tenues secrètes. Certains éleveurs ont menacé de la bloquer par tous les moyens. De toute évidence, les compensations financières versées depuis plus de 20 ans aux éleveurs victimes de prédation n’ont pas suffi à calmer les esprits. Ni la mise à disposition gratuite de chien de race patou pour surveiller les troupeaux.

Rappelons pour terminer que le nombre d’attaques attribuées aux plantigrades s’est stabilisé depuis 12 ans malgré l’augmentation de la population. Au fond, la protection animale nous pusse à envisager l’ours un peu plus que seulement un animal.

Les différents types d’ours

Il existe de nombreuses espèces d’ours dans le monde. On pense ainsi à l’ours noir, au grizzly, à l’ours brun et l’ours polaire. Chaque espèce possède des caractéristiques physiques et comportementales qui lui sont propres. Par exemple, les ours polaires sont bien adaptés à la vie dans l’Arctique, avec un épais manteau de fourrure qui les protège du froid et un grand corps qui leur permet de nager sur de longues distances. En revanche, les ours bruns vivent généralement dans les zones forestières et ont un pelage court qui leur permet de se camoufler dans leur habitat naturel. Malgré leurs différentes apparences, tous les ours ont des caractéristiques communes, comme des griffes acérées et un odorat puissant. Ces caractéristiques permettent aux ours d’être des prédateurs efficaces et de trouver la nourriture dont ils ont besoin pour survivre dans leurs différents environnements.

Quelles sont les spécificités d’un ours slovène ?

Considéré comme proche de celui des Pyrénées, l’ours slovène est un ours brun qui n’a pourtant pas nécessairement le même comportement. Les ours bruns sont parmi les animaux les plus intelligents qui existent. Ils peuvent peser jusqu’à 350 kg et mesurer 2 mètres de la tête à la queue, ce qui les rend environ 1,5 fois plus grands que les femelles. Les ours bruns mâles deviennent adultes à l’âge de 5 ans et ont une espérance de vie moyenne d’environ 35 ou 45 ans.

Plus généralement, la durée de vie des ours a baissé surtout en raison de la chasse effectuée par l’homme (et d’autres animaux dans d’autres réions du monde). L’introduction d’ours slovène est susceptible de perturber le comportement de toute la faune pyrénéenne, mais aussi bien entendu de tout l’élevage. Cependant, son régime alimentaire n’est pas réellement celui des carnivores (bien qu’il fasse partie de cette classification). L’ours slovène est un animal omnivore qui se nourrit à la fois de plantes et d’animaux. Au printemps, en été et en automne, il mange les fruits des arbres pour subvenir à ses besoins, tandis qu’en hiver, lorsqu’il n’y a plus de sources de nourriture à des kilomètres à la ronde, ces ours chassent des proies plus petites comme des ratons laveurs ou des écureuils jusqu’à ce que leurs réserves de graisse s’épuisent. Ils anticipent ainsi l’hibernation.

B.R.

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